
Bernard Stiegler
Histoire de l’histoire d’une histoire, celle d’un temps de notre projet : créer une situation de conversation avec Bernard Stiegler dans le cadre de ma proposition pédagogique, « S’initier à vivre ensemble son autonomie » à l’ESC Rennes. Nous venions d’ouvrir « une seconde porte sans porte : du passé vers l’avenir et une nouvelle boucle de connaissance : « S’entre-voir-intuitif ». Là aura surgi l’intention de créer les conditions d’une réflexion à propos du consumérisme cultivé en général dans les cours de Marketing des écoles de commerce. Je les guiderai naturellement vers le seul philosophe ayant abordé ce sujet : Bernard Stiegler.
Dans notre contact mail, il envisageait l’opération difficilement conciliable avec son emploi du temps, mais il suggéra un possible dîner lors de son prochain passage à Rennes. Comment résoudre le problème avec les 15 étudiants de mon cours ? Parce qu’ils avaient appris en marchant le point-clé de la circulation où la conscience est une affaire publique, émergera la proposition suivante : quelques volontaires pourraient se joindre à moi pour cette rencontre. Un exercice de pensée auquel se sera livré ce groupe grâce à la perturbation de Bernard Stiegler et dont cinq volontaires sauront lui faire état scientifiquement.
La soirée ? Une expérience conviviale, vécue comme un prolongement de notre Salon, un éclairage approfondi de notre préparation à l’étude du super-consumérisme du point de vue de Bernard Stiegler. Parce que ces étudiants avaient appris en marchant la nature de l’esprit en première personne, varéliste, ils auront su se mettre en scène, assumer là leur autonomie dans le jaillissement responsable de leurs questions et de celles du groupe. Bernard Stiegler complimentera la qualité de leur savoir et conclura en nous quittant « Oui, la vie vaut bien la peine d’être vécue ». Il est désormais inscrit dans nos esprits.
© Michèle Duzert