Image extraite du documentaire « Le corps du philosophe » de marc Grün (2003)

JEAN LUC NANCY EN EL MAR MEDITERRÁNEO

El atardecer en Saint-Tropez:
así mis brazos estiran el cielo gris
en las alas de las gaviotas. Mis amigos a lo lejos
hablan, beben sangría,
asan sardinas en espetones.

Nadar es derrame del vivir, el cuerpo
en su tensión, en el palpitar mismo
a través de su nervadura.
El sentido
es derrame de la sal,
el disco lunar
que repite en los hombros
el oro abisal de la marea.

Cuando salga de las aguas, cuando
sea la fatiga
el tacto
que ahoga su curva
en el idioma rosado de los pies,
quiero escribir
la manera única de no palpitar:
gravedad, inmovilidad en el latido,
ser sólo pensamiento, la piedra misma.

JEAN-LUC NANCY À LA MER MEDITÉRRANÉE

Le coucher de soleil à Saint-Tropez :
Ainsi mes bras étirent le ciel gris
aux ailes des mouettes. Mes amis au loin
parlent, boivent du bon bordeaux,
grillent des sardines à l’aide des brochettes.

Nager c’est du débordement du vivre, le corps
dans sa tension, dans le palpiter lui-même
à travers sa nervure.

Le sens
est débordement du sel,
le disque lunaire
qui répète aux épaules
l’or abyssal de la marée.

Quand je sors des eaux, quand
la fatigue soit
le toucher
qu’étouffe sa courbe
dans l’idiome rosé des pieds,
Je veux écrire
la seule manière de ne pas palpiter ;
gravité, immobilité dans le battement,
être rien d’autre que pensée, la pierre elle-même.

© Tadeus Argüello