
Lire ici : Jonathan Daudey : « Être inactuel pour Nietzsche est un principe fondateur. »
Jonathan Daudey est professeur de philosophie au lycée, chargé de cours à l’université de Strasbourg et membre associé au laboratoire de recherche interdisciplinaire MEMH (Middle-East Medical Humanities/Université Saint-Joseph de Beyrouth). Travaillant à une thèse en philosophie politique sous le regard avisé de Nicolas Poirier et David Espinet, et auteur, déjà, de deux monographies parues chez L’Harmattan consacrées au terrible dynamiteur moustachu: Nietzsche et la question des temporalités. Lecture en trois temps et La pharmacie de Nietzsche. De la philosophie comme médecine, il publiait en janvier dernier, dans la collection 5 clés pour comprendre chez Ellipses, un Nietzsche tout à fait passionnant.
Si l’objectif de ce genre de collection est de faire entrer le plus facilement possible le lecteur dans la pensée de tel ou tel philosophe, la tâche n’en demeure pas moins rude pour l’écrivain qui se propose de s’y atteler. Car tenter de résumer en deux cent pages chrono, une vie philosophique aussi riche que celle de Nietzsche, ne relève que du parcours du combattant auquel on aurait subtiliser les armes avant de le déposer sur le champ de bataille. Il faut donc posséder sa propre artillerie, une de celles que l’on porte avec soi en permanence, intrinsèque, non ostentatoire. En d’autres termes, de la culture, de la connaissance, de la curiosité, du talent, et quelque chose que n’aurait pas renié Nietzsche lui-même, un esprit libre. Alors que beaucoup manquent cruellement de toutes ces qualités, confondant par ailleurs dans une torpeur toute réactionnaire esprit libre et libre pensée, Jonathan Daudey fait montre d’un bagage particulièrement fourni, et là où beaucoup se revendiquant de l’héritage nietzschéen ne font que travestir sa pensée, Jonathan Daudey tente, au plus près, d’en recueillir chaque fragment avec la plus grande des subtilités. Retour avec lui sur quelques grands concepts du penseur nomade.