Du coté de la République meurt l’espoir.
Et dans les rues défilent les brunes chemises
Qui traînent à la guillotine avant le soir
Les hommes libres, les mines rougies, démises.
Du coté de la Bastille les rues sont noires
De sueurs non honorées comme si les moires
Voulaient que tous les enfants aient les tempes blanches
Dès leur naissance, le cœur en lambeau qui flanche.
Sur la place de la liberté les maux et
Les mots croulent sur nos dos un fardeau mauvais.
Nos pensées, dictateurs creusez-en les sillons.
Brebis galeuses et dévorées par les lions,
Bêtes de somme chargées d’œillères sans nom,
Appâtés par le gain, frappés par le bâton,
Nous aimons poursuivre de piteuses illusions !
Va servant aveugle t’enchaîner aux maillons
De la tyrannie, va ,versant tes larmes de marbre,
De la vie déraciner le plus noble arbre.
© Philarété